L’INVESTISSEMENT PROGRAMMÉ SUR LONGUE PÉRIODE LIMITE GRANDEMENT LES RISQUES DE PERTE EN CAPITAL
POINTS CLÉS
- En investissant sur 10 ans, historiquement vous auriez rarement fait des pertes et elles auraient été peu élevées.
- En prenant en compte l’inflation, les obligations et le cash peuvent, tout comme les actions, avoir des performances négatives sur 10 ans.
- Investir sur de plus longues périodes, investir progressivement, diversifier permettent de limiter ce risque.
L’investissement progressif est un élément clé de la démarche de l’épargnant averti qui s’inscrit dans la philosophie de la gestion passive. Vous trouverez dans le livre épargnant 3.0 et sur ce blog, un certain nombre d’éléments.
Par exemple, dans l’article « La puissance de l’investissement programmé … surtout quand la bourse baisse », on peut voir l’impact de l’investissement programmé lors de la crise de 1929. Il a été pour le moins bénéfique aux investisseurs. On y apprend même qu’investir lors d’un krach boursier est une aubaine !
Dans l’article « Comment investir une somme importante d’argent », vous pourrez voir les avantages et les inconvénients de l’investissement programmé lors qu’il s’agit d’une somme d’argent significative par rapport à son patrimoine. Et au-delà des maths, il s’agit surtout de psychologie.
En complément, j’ai calculé ce qu’auraient donné dix ans d’investissement programmé aux États-Unis depuis 1880, net d’inflation.
L’idée n’est pas de comparer l’investissement progressif et en une fois, car en se place dans le cas où on investit son épargne mensuelle, mais d’analyser s’il arrive souvent de perdre son capital sur durée longue.
En bleu vous avez le taux de multiplication de votre épargne et en rouge par performance annualisée de la bourse. On voit qu’il y a tout de même eu des pertes : lorsque l’on a commencé à investir dans les années 1910, dans les années 60 et 2000.
Évidemment, si on allonge la période à 20 ans, il y a encore moins de risque de perte de capital.
Il faut préciser que la plupart des données qui sont présentées aux particuliers sont brutes d’inflation ce qui améliore très grandement les résultats. D’ailleurs sur le plan de la perception, il n’est pas sûr que vous retentiez une perte en capital en prenant en compte l’inflation. Vous serez probablement déçu si vos 100€ deviennent 95€ au bout de 20 ans et 0% d’inflation, mais probablement pas si vos 100 ans avaient donné 120€ avec 25% d’inflation.
Ainsi, sur 20 ans, sans prendre en compte l’inflation, le résultat est le suivant :
Le résultat est beaucoup plus favorable. Il n’y a plus aucune perte en capital et de loin.
Mais qu’en est-il pour les autres classes d’actif, les obligations, le cash, et un portefeuille diversifié ?avec un portefeuille diversifié, c’est-à-dire avec des actions et des obligations ? Research Affiliates a fait l’analyse par période de 10 ans entre 1871 et 2010 (ici il ne s’agit pas de 10 ans « roulant »), mais sans investissement progressif.
On peut observer que :
- Si on ne prend pas en compte l’inflation, la performance des actions a été négative dans aucune décennie. Mais en prenant en compte cette inflation, deux décennies ont eu un résultat négatif : 1911-1920 et 201-2010.
- L’inflation a aussi un impact sur le cash, et ne pas investir n’est pas nécessairement une solution. Certes entre 1911 et 1920 les actions ont fait -4,2% par an, mais le cash a fait -3,5% par an. Vous auriez perdu 0,7% par ans par rapport au cash. Et 1% entre 2001 et 2010. Ce n’est pas si énorme finalement. Sauf que le stress des actions aurait été beaucoup plus fort, avec des hauts et des bas, alors que votre cash aurait été rongé doucement sans que vous vous en rendiez compte.
- Les obligations peuvent aussi avoir une mauvaise performance, nette d’inflation : -5,3% par an entre 1911 et 1920, -3,6% dans les années 40, -3,8% dans les années 70. Par ailleurs, sur 10 ans la volatilité des obligations est certes encore inférieure à celle des actions, mais existe largement. Sur une période plus longue, comme expliqué dans le livre épargnant 3.0, les obligations finissent par être plus volatiles que les actions.
Il faut tout de même noter que les calculs sont faits sur des données historiques américaines (et elles ne tiennent pas compte des frais de transaction), car ce sont les plus fiables et facilement accessibles gratuitement. Et les États-Unis ont eu une performance boursière exceptionnelle.
Mais l’investissement progressif sur le long terme, ce n’est pas seulement des chiffres, c’est de l’épargne « forcée » et un plan qui si l’on s’y tient permet d’éviter d’investir au plus mauvais moment comme explique dans cet article sur ce blog : L’investisseur est son meilleur ennemi, il investit à contre temps.
D’ailleurs, plus l’on commencer tôt, plus on a de chances d’avoir un pécule significatif pour sa retraite. Vous avez plus d’information sur le sujet dans l’article suivant « Investir en actifs risqués, donc en actions, est nécessaire pour garder son niveau de vie à la retraite ». En épargnant 15% de votre salaire, ce qui est à peu près la moyenne des Français, à un taux de 4% net d’inflation, sur 15 ans vous allez accumuler l’équivalent de 3 ans de salaire, mais sur 40 ans l’équivalent de plus de 14 salaires. Or si vous voulez garder votre niveau de vie à la retraite, il va vous falloir épargner à peu près 13 ans de salaire afin de garder le même niveau de vie. C’est ce que l’on peut lire dans cet article du blog : « Combien allez-vous toucher à la retraite ? Combien faut-il épargner ? »
Hello,
Je ne me serais jamais douté que l’investissement à long terme pouvait être aussi lucratif. C’est gentil d’avoir révélé ces informations.
Ciao