ETF ET TRACKERS : DÉFINITION, AVANTAGES, UTILISATION, RISQUES
Les ETF (Exchange Traded Funds), que l’on appelle parfois aussi des trackers, sont de plus en plus utilisés dans le monde entier, que ce soit par les professionnels ou les particuliers. Le montant géré (l’encours total) par les ETF est passé de 400 milliards de dollars en 2005 à 9 300 milliards de dollars début 2023. Cela représente aussi une augmentation annuelle de l’ordre de 15%. Aussi, pour donner un ordre de grandeur, la capitalisation boursière (flottante) de l’ensemble des entreprises du CAC 40 est un peu supérieure à 1 500 milliards d’euros.
On trouve pratiquement 10 000 ETF dans le monde ! Le choix est vaste.
En Europe, 2000 ETF pèsent 1 400 milliards de dollars.
Il s’agit d’une vraie révolution dans le monde de la finance. Un changement de paradigme dont tous les épargnants peuvent profiter. Il s’agit probablement du meilleur moyen pour investir en Bourse.
Mais que sont les ETF exactement ? Quelle est la définition des ETF et Trackers ? Comment fonctionnent-ils ? Quels sont leurs avantages ? Existe-t-il des risques ?
La définition des ETF (Exchange Traded Funds)
On dit souvent que les ETF sont des fonds indiciels cotés en Bourse. Par exemple, un ETF CAC 40 va répliquer la performance de l’indice CAC 40. Pour cela, il va investir dans toutes les sociétés du CAC 40 automatiquement et instantanément.
Cependant, d’un point de vue purement formel les ETF sont des fonds, comme tous les autres fonds que l’on peut trouver chez son banquier. Cependant, contrairement aux fonds classiques, ils sont cotés en bourse. C’est tout !
Les définitions habituelles des ETF et Trackers
L’AMF (Autorité des Marchés Financiers), qui a une section intéressante sur les ETF sur son site web, donne la définition suivante :
Les ETF sont des fonds indiciels cotés en continu et négociés en bourse de la même façon qu’une action. Quelle que soit la gestion mise en place, ils ont tous le même objectif : répliquer à la hausse et à la baisse l’évolution du sous-jacent (indice ou actifs). Par exemple, si vous achetez un ETF sur indice CAC 40 et que l’indice CAC 40 baisse, la valeur de votre ETF baissera dans la même proportion.
AMF
Ce sont des fonds cotés en Bourse qui suivent des indices boursiers : CAC 40, Euro Stoxx 50, Nikkei, Nasdaq, S&P 500, Dow Jones, etc. Mais ils peuvent suivre aussi des indices obligataires.
Ces définitions des ETF et Trackers sont en fait plus restrictives que la définition que j’ai donnée juste au-dessus, indiquant qu’il s’agissait seulement de fonds coté en Bourse, sans parler d’indice.
Alors clarifions et précisons. Quelle est la bonne définition des ETF et Trackers ?
Qu’est-ce qu’un fonds ou un OPC ?
Revenons déjà à la définition d’un fonds. Un fonds, que l’on peut trouver sous la dénomination OPC (Organisme de Placement Collectif), FCP (Fonds Commun de Placement), SICAV (Société d’Investissement à Capital Variable) ou OPCVM (Organisme de Placement Collectif en Valeurs Mobilières) achète pour vous un panier d’actions, d’obligations ou autres valeurs mobilières (or, matières premières, devises, etc.). Comme, la diversification en bourse est très importante, cela facilite les choses. L’épargnant n’est pas obligé d’acheter par lui-même les actions et la surface financière du fonds permet d’investir dans de nombreuses sociétés différentes.
L’épargnant fait confiance au gestionnaire du fonds pour bien investir, c’est-à-dire investir dans les bonnes entreprises et au bon moment. C’est censé lui procurer une bonne performance. Ces fonds ne sont pas cotés en Bourse. Il faut les acheter auprès de distributeurs : banquiers, courtiers, assureurs.
Les fonds classiques sont des produits financiers qui ont des coûts de distribution
Les distributeurs des fonds classiques touchent une commission sur la vente des produits, une partie des frais d’entrée et des frais de gestion (Fortuneo est un acteur transparent qui indique le montant de ses rétrocessions. À titre d’exemple, ils touchent 0,7% par an l’argent investi au travers eux sur Carmignac Patrimoine (le lien redirige vers le site Fortuneo qui est transparent sur le sujet). Ils pourraient avoir une certaine tendance à promouvoir les fonds qui leur procurent les plus grosses commissions. Aussi, la valeur de ces fonds n’est calculée qu’une fois par jour (au mieux).
Les vraies propriétés des ETF pour une définition plus précise de ce produit financier
Les ETF sont distribués “automatiquement” en étant cotés en Bourse
Pour un ETF (Exchange Traded Fund), c’est la même chose, l’ETF va acheter un panier de valeurs, ce que l’on appelle le sous-jacent. Cependant, vous ne l’achetez pas au travers d’un distributeur, mais en bourse (en l’occurrence, normalement sur Euronext Paris pour les Français). Cela procure plusieurs avantages :
- Les ETF sont disponibles chez tous les teneurs de compte, dès lors que vous pouvez passer un ordre de Bourse. Un fonds classique n’est pas distribué dans toutes les banques ou tous les courtiers.
- Il n’y a pas d’intermédiaire touchant des commissions sur les frais de gestion des ETF. Ils n’ont pas donc d’intérêt à promouvoir des produits à frais élevés.
- La valeur des ETF est évaluée en continu tout au cours de la journée (de 9H à 17H30). Cette valeur dépend directement de la valeur du sous-jacent. On peut vendre et acheter des ETF autant que l’on veut au cours de la même journée. C’est loin d’être indispensable pour la méthode de gestion passive que nous expliquons ici. Mais c’est une propriété des ETF à connaître.
Ils sont en général peu chers et suivent un indice
Il s’avère qu’en général les ETF ont deux propriétés supplémentaires :
- Ils coûtent moins cher qu’un fonds traditionnel. Les fonds traditionnels ont, en France, des frais de gestion de l’ordre de 2% par an, tandis que les ETF ont des frais plutôt souvent inférieurs à 0,4% par an. Les ETF sont plus de cinq fois moins chers que les fonds classiques. Oui cinq fois !
- Ils suivent un indice. C’est-à-dire qu’ils ne cherchent pas à surperformer le marché, mais à le suivre. Par exemple, si un ETF suit le CAC 40, il va acheter des actions exactement dans les mêmes proportions que le CAC 40. Cette proportion dépend de la capitalisation boursière de chaque entreprise, c’est-à-dire la valeur en bourse de l’entreprise (le prix de l’action multiplié par le nombre d’actions).
On peut donc faire la proposition suivante pour la définition des ETF
Les ETF (Exchange Traded Fund) sont des fonds cotés en Bourse qui suivent un indice avec des frais limités.
Quelques subtilités pour parfaire la définition
Les ETF peuvent suivre des indices non capi-pondérés et même ne pas suivre d’indice
Un ETF peut être passif ou actif
Ça, c’est pour les principes généraux. Mais, comme souvent dans la vie, il y a quelques subtilités.
Parfois les ETF suivent des indices, mais qui ne définissent pas le poids des sociétés en fonction du poids des sociétés, mais d’autres critères. Ces indices sont calculés selon des règles mathématiques sans intervention humaine. C’est ce que l’on appelle le Smart Beta. Ce type d’ETF prend une place de plus en plus importante.
De façon nettement plus rare (500 millions d’encours au global), les ETF ne suivent pas un indice, mais le choix des actions (obligations, etc.) est réalisé de manière discrétionnaire par les gérants. C’est ce que l’on appelle les ETF à gestion active. Les frais de gestion sont moins élevés que ceux des fonds classiques, mais nettement plus élevés que les fonds indiciels.
Un ETF est un fonds coté en Bourse
On revient donc à la définition que je donnais au début. Un ETF est simplement un fonds coté : il peut suivre un indice ou non, il peut être bon marché ou non (personne ne va aller empêcher un gestionnaire de lancer un ETF avec des frais de gestion de 2% annuels). Mais restons simples la définition des ETF et Trackers que je donnais juste au-dessus (“un fonds indiciel coté peu cher”) est la plus pratique à utiliser et fonctionne dans l’immense majorité des cas. Nous aviserons si un jour il y a un grand nombre d’ETF gérés activement et/ou avec des frais élevés.
Il existe des fonds indiciels peu chers non cotés et des fonds indiciels non cotés avec des frais de gestion élevés : ce sont les trackers non cotés
Mais j’aimerais encore partager deux subtilités :
- Comme je l’explique dans cet article, un des principes de la gestion passive est de s’appuyer sur des fonds avec des frais faibles et qui ne cherchent pas à surperformer le marché. Et, il existe des fonds qui suivent des indices tout en étant peu chers. C’est, en réalité, une très grosse part de marché, surtout aux États-Unis.
- En Europe, il existe aussi beaucoup de fonds qui suivent des indices sans le dire réellement et avec des frais relativement élevés. C’est ce que l’on appelle le « closet indexing ».
Au final, on considère souvent qu’ETF et gestion indicielle peu chère sont complètement synonymes (avec une relation bijective). Ce n’est, cependant, pas complètement le cas. Mais ne soyons pas plus royalistes que le roi. Le langage commun est toujours un petit peu imprécis.
Intérêt des ETF (Exchange Traded Funds) et Trackers
L’intérêt de la gestion indicielle à bas coût, que ce soit grâce à des fonds cotés ou à des fonds non cotés, et que l’on peut appeler les fonds passifs, est multiple :
- Il est très difficile de battre le marché, car le marché est le résultat de l’intelligence collective de l’ensemble des gérants du monde. Et il est extrêmement compliqué pour une intelligence individuelle.
- Les frais de gestion diminuent très fortement la performance d’un investissement. Et nous l’avons vu, les ETF sont très peu chers. L’intelligence individuelle coûte 2% par an, et l’intelligence collective moins de 0,4% par an.
Un premier intérêt des trackers : la performance
Il résulte de cela que plus de 80% des fonds n’arrivent pas à battre l’indice avec lequel ils doivent être comparés ou un ETF équivalent.
De plus, s’il est possible de savoir a posteriori quels sont les 20% qui ont surperformé historiquement, il est quasiment impossible de le savoir à l’avance. Aussi, il existe une très grande dispersion de la performance des fonds classiques. En revanche, la performance des ETF suivant le même indice est, par nature, quasiment identique. Il est donc nettement moins risqué d’investir en ETF.
Le graphique ci-dessous donne un exemple sur les actions internationales :
On aurait pu voir des résultats très proches si l’on s’était focalisé sur les actions françaises, américaines ou même des pays émergents.
Il faut noter aussi que les fonds actifs n’ont pas une volatilité nettement plus basse que celle des ETF ou de leur indice de référence. Et surtout lorsque la volatilité est moindre elle va très souvent de pair avec une performance nettement moindre. Les fluctuations des ETF ne sont pas plus dangereuses que celles des fonds communs de placement ordinaires. Il faut apprendre à les apprivoiser : personne ne peut prédire les krachs boursiers avec précision.
Aussi, les trackers ont une excellente performance comparée au fonds actions, mais aussi en comparaison avec les fonds investissant en obligations. Les ETF obligataires peuvent d’ailleurs être une excellente alternative aux fonds en euros.
Les ETF permettent d’investir dans de nombreuses classes d’actifs différentes. Cependant, lorsque l’on sort des actions ou des obligations, afin d’aller vers le pétrole ou l’or par exemple, il ne s’agit plus d’ETF à proprement parler.
Deuxième intérêt des fonds indiciels : la transparence
Un autre atout des fonds passifs est la transparence. On sait exactement ce dans quoi l’on investit. Un fonds actif peut changer de stratégie sans que vous vous en rendiez compte. C’est très important lorsque l’on désire construire un portefeuille d’ETF, comme décrit dans cet article.
Les investisseurs ne s’y sont pas trompés, la gestion passive est en train de gagner des parts de marché incroyable : 43% aux États-Unis en 2021 alors que la part de marché n’était que de 20% en 2011.
Le fonctionnement des ETF
Les méthodes de réplication
La réplication directe ou physique
Nous avons vu dans la section sur la définition d’un ETF, qu’un ETF était un fonds qui possédait l’ensemble des sociétés qui compose l’indice.
C’est la méthode la plus courante, c’est ce que l’on appelle, la réplication physique ou directe. Cependant, il existe d’autres façons de faire.
La réplication physique partielle
Lorsque l’indice est vraiment trop compliqué à répliquer, un ETF peut seulement sélectionner un échantillon représentatif des sociétés qui composent l’indice. C’est ce que l’on appelle la réplication partielle, échantillonnée ou optimisée. À titre d’exemple, l’indice MSCI ACWI IMI est composé de plus de 9 000 sociétés de toutes tailles des pays développés et émergents (pour avoir plus d’information sur les indices MSCI, vous pouvez vous référer à cet article du blog). Acheter 9 000 sociétés est compliqué et pas nécessairement utile. Certains émetteurs d’ETF décident donc d’investir dans un échantillon de ces sociétés.
La réplication indirecte ou (partiellement) synthétique
Aussi, il existe ce que l’on appelle la réplication synthétique ou indirecte. Cela représente à peu près un cinquième du marché en Europe et moins d’un dixième dans le monde. L’ETF achète des actions, mais qui ne sont pas nécessairement dans l’indice, et échangent la performance des actions qu’ils ont achetées contre la performance des actions de l’indice qu’il est censé suivre. Cette méthode présente des avantages et des inconvénients. Du point de vue de l’investisseur particulier, cela présente un immense avantage : il est possible de s’exposer à des indices non européens dans son PEA alors que cette enveloppe est censée être réservée aux actions européennes.
Les émetteurs de trackers
Les ETF sont créés par ce que l’on appelle des émetteurs d’ETF. Ce sont, en Europe, en général des filiales de grandes banques. Les cinq plus gros émetteurs en Europe sont (classement en fonction de l’encours sous gestion) :
- iShares (filiale du géant de la gestion d’actifs Blackrock) avec pratiquement 50% du marché.
- Db-X Trackers (filiale de Deutsche Bank).
- UBS.
- Amundi (filiale du Crédit Agricole cotée en Bourse), qui a racheté Lyxor (appartenant auparavant à la Société Générale)
- Vanguard, un poids lourd des sociétés de gestion aux Etats-Unis, et qui commence à se développer en France et en Europe.
En France, Lyxor et Amundi dominent largement le marché avec respectivement 42 % et 35 % des encours sous gestion des ETF en 2016. Cependant, il existe d’autres acteurs. J’ai notamment écrit un article sur Vanguard, un poids lourd des sociétés de gestion aux Etats-Unis, et qui commence à se développer en France et en Europe.
La détermination du prix en bourse
Le prix d’une action en bourse est déterminé par le prix de l’offre et de la demande pour ces actions. C’est la même chose pour les ETF, mais un il existe un mécanisme pour que le prix en bourse ne s’éloigne que très peu de la valeur du sous-jacent (par exemple, les actions qu’il détient).
Des acteurs que l’on appelle les Participants Autorisés et les teneurs de marchés sont rémunérés pour animer le marché et faire en sorte que le cours de Bourse ne s’éloigne pas de la valeur intrinsèque de l’ETF. Il existe aussi des garde-fous sur Euronext pour que cet écart ne dépasse pas 1,5%, même en cas de crise financière. Dans les faits, lorsque l’on n’investit pas dans un ETF exotique, l’écart ne dépasse pas 0,2% et en général moins. Cet article décrit ces mécanismes.
Sélectionner et acheter une ETF
Sélectionner un ETF
Les critères pour choisir un ETF
Le choix en ETF est absolument immense. On compte pratiquement 500 ETF cotés sur la bourse Euronext Paris (et 2 500 en Europe). Parmi eux, 80% sont des ETF actions. Comment s’y retrouver ?
La première chose est, clairement, et de loin, de savoir sur quel indice on désire investir. S’agit-il d’un indice suivant les grandes capitalisations américaines ou les petites capitalisations de la zone euro ? L’article suivant donne des indications précieuses sur les indices.
La différence de performance entre divers ETF est très faible. La méthode la plus simple pour sélectionner un ETF est de prendre les ETF avec un encours correct (supérieur à 100 millions d’euros) et à des frais pas trop élevés.
Les outils pour choisir un tracker
Pour trouver ces ETF, il faut les rechercher sur des sites tels que Morningstar. Cet article donne des instructions précises sur ce sujet. Il faut aller sélectionner les ETF spécifiquement éligibles au PEA si on désire qu’ils soient spécifiquement éligibles au PEA. Pour les assurances vie, c’est un petit peu différent. Il faut sélectionner les ETF parmi la liste des Unités de Compte (UC) disponibles. Ce n’est pas toujours évident de les trouver.
Certaines assurances vie permettent de directement sélectionner les ETF (aussi appelés « Fonds Indiciels cotés »). Mais ce n’est parfois pas possible, il faut alors filtrer en fonction des émetteurs (Lyxor, Amundi, iShares …). Vous pourrez approfondir le sujet grâce à mon article sur les meilleures assurances.
Acheter et vendre un fonds indiciel coté en Bourse
Comme je l’explique dans cet article sur la façon de réaliser des transactions sur les ETF, cela se passe comme pour les actions. On peut négocier des ETF en bourse sur son compte titre ordinaire (CTO) ou son PEA. Il est préférable de passer un ordre à cours limité légèrement en dessous du prix de vente le plus bas si l’on achète un ETF, et légèrement en dessous du prix d’achat le plus haut si l’on vend un ETF.
Le graphique ci-dessous donne un exemple de cotation d’ETF et du carnet d’ordre associé.
Il y a naturellement, comme sur les actions, des frais de courtage. Il est donc important de bien choisir sa banque ou son courtier.
Sur les assurances vie, il faut réaliser un apport ou un arbitrage, et les ETF sont achetés en fin de journée au prix du marché. Les trackers sont alors considérés comme des assurances vie. Il faut parfois signer un avenant spécifique au contrat d’assurance vie afin d’avoir accès à ces instruments financiers. Cet avenant peut être signé au cours de la souscription ou par la suite. Il n’est jamais trop tard.
Les ETF : la meilleure façon d’investir en Bourse ?
Comme je l’explique dans cet article, il existe de nombreuses façons d’investir en Bourse.
Investir par soi-même ou faire confiance à un gérant pour placer son argent en bourse
L’investissement grâce à des gérants, spécialistes du monde de la finance
On peut faire confiance à un gérant, qui pilote un OPC. Mais si l’objectif du gérant est bien de surperformer les indices, force est de constater qu’il n’y arrive que très rarement. Par ailleurs, les écarts de performance entre les différents fonds actifs sont très importants. On a un risque non négligeable de vraiment sous-performer (et de faibles de chances de surperformer).
L’investissement en actions en direct
Investir par soi-même, mais cela prend du temps. En effet, on est contraint d’avoir à analyser les sociétés afin d’essayer d’établir si c’est le meilleur investissement possible. C’est très chronophage, souvent la performance n’est pas au rendez-vous, et on aboutit à des portefeuilles d’actions insuffisamment diversifiés.
Il est préférable d’investir en ETF ou fonds indiciel plutôt que dans des fonds classiques avec des frais de gestion élevés. En revanche, est-ce une bonne idée d’investir directement en actions ? Probablement pas non plus ! Les raisons sont les suivantes :
- Nous l’avons vu, il est difficile de battre le marché, c’est-à-dire l’intelligence collective des gérants.
- La plupart des investisseurs particuliers investissent dans leur pays d’origine, notamment car ils connaissent (ou croient connaître) les entreprises qui leur sont familières.
- Les investisseurs particuliers confondent le fait qu’une entreprise ait une bonne perspective, avec le fait qu’elle ait un bon parcours boursier dans le futur. La bourse c’est anticiper. Le prix d’aujourd’hui reflète déjà les anticipations de bénéfices. Un cours de Bourse évolue favorablement si les anticipations sont sous-estimées. Il faut donc arriver à identifier si les analystes ont en moyenne sous-estimé la performance future des actions. C’est loin d’être évident.
- Le nombre d’actions qu’il faut détenir afin d’avoir une diversification saine est, en réalité, très élevé, comme je le montre dans cet article. Une étude a démontré que depuis 1927 seulement 50% des actions avaient fait mieux que le cash. La performance des actions est tirée par la performance de quelques actions ultras performantes. Afin d’être sûr de ne pas passer à côté de ces actions, il faut en détenir un nombre très important.
Les ETF pour investir en actions, mais aussi de nombreux autres actifs
Comparé à ces autres formes d’investissement, placer son argent dans un tracker facilite grandement la vie des épargnants. C’est à la fois simple, transparent et performant. Que demander de plus ?
Les risques des trackers
Mais les ETF sont-ils des produits dangereux ? Il est normal de se poser cette question lorsque l’on investit son épargne durement gagnée.
L’étude de l’AMF sur les risques potentiels des ETF
L’AMF (Autorité de Marchés Financiers) a justement fait une étude sur ce sujet. Faisons le point.
Les risques liés aux trackers
- Le risque de collatéral, c’est-à-dire que le fonds fasse (partiellement) faillite. Ce risque ne me paraît pas plus élevé que pour un fonds classique.
- Le risque de décorrélation par rapport à l’indice suivi. Il existe des garde-fous sur Euronext, et, il paraît faible sur les ETF à fort encours suivant des indices classiques.
- Le risque de liquidité, c’est-à-dire que l’on ait du mal à vendre ou acheter à un prix correct l’ETF. De même, le risque est faible sur les ETF à fort encours suivant des indices classiques.
L’impact des ETF sur le marché
L’impact des ETF sur les marchés sous-jacents. En effet, on pourrait croire que la croissance des ETF déréglerait les marchés puisque de moins en moins de gérants se donneraient de mal pour définir les bons prix. Cela étant on n’en est pas encore là. Les ETF actions représentent 8% de la capitalisation mondiale en actions selon mes calculs et l’AMF a calculé que seules 1,1% des actions européennes étaient liées à des investissements au travers d’ETF. Par ailleurs, signalons qu’aux États-Unis, où la part de marché est beaucoup plus significative qu’en Europe, les gérants actifs ont encore plus de mal à surperformer le marché et les frais de gestion des fonds ne cessent de baisser.
Investir en Bourse est risqué sur le court terme
Cet article sur les risques des ETF vous en dit plus. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que l’ETF n’est pas nécessairement un danger en soi. Ce qui est potentiellement un risque, c’est ce dans quoi est investi un ETF. Il est clair qu’un ETF en petites capitalisations Vietnamiennes va être plus risqué qu’un ETF en grandes actions américaines.
La bourse fait des hauts et des bas. Les actions peuvent baisser rapidement, de 30% et même de 50%. C’est clairement ce que l’on a pu vivre dans les différents krachs boursiers. Mais il faut aussi rappeler que la bourse a eu une performance exceptionnelle sur le long terme. C’est une opportunité à ne pas manquer.
Une révolution dans le monde de la finance
Un produit inventé au tout début des années 1990 qui ne plaît pas
Les ETF ont été créés il y a bien longtemps finalement. En effet, le premier tracker coté en Bourse est apparu au Canada en 1990. Cela tout de même 30 ans ! Le premier ETF qui a réellement fonctionné est le tracker SPY qui suit le S&P 500. Il a été émis en 1993. Et il faut dire que le succès n’a pas du tout été au rendez-vous au départ. Après une légère augmentation des encours (c’est-à-dire l’argent sous gestion) au démarrage, les encours ont rapidement baissé. Malgré tous les avantages des ETF, le produit n’intéressait personne. C’était vraiment un OVNI dans le monde de la finance.
SPDR S&P 500 ETF Trust est le produit financier le plus échangé
Ce n’est qu’après de longues années, que les investisseurs se sont intéressés à ce produit financier. Aujourd’hui, ce produit financier est le véhicule coté en Bourse le plus échangé. L’encours de l’ETF “SPDR S&P 500 ETF Trust” est supérieur à 350 milliards de dollars. C’est absolument énorme.
Pour en apprendre plus le guide des ETF et trackers ainsi que la formation de référence sur l’épargne, la gestion passive et les ETF
Dans cet article nous avons abordé la définition des ETF et Trackers, leur utilisation, leurs avantages et même leur risque. Ces instruments financiers sont d’excellents placements à la fois pour les investisseurs institutionnels et pour les investisseurs particuliers. Certains traders les négocient plusieurs fois par jour. Cependant, ils sont aussi (et surtout ?) tout à fait adaptés pour l’investissement de long terme. Investir votre argent n’aura jamais été aussi simple.
Cependant, bien qu’il s’agisse d’un article assez long, il y a beaucoup d’autres choses à dire. Vous pouvez naviguer sur ce site. Mais comme il est très riche, afin de vous faciliter la tâche, j’ai écrit le “Guide des ETF et Trackers” que vous pouvez télécharger sur cette page. Il est très abordable et permet de vraiment comprendre les ETF. Les ETF sont des produits à la fois performants, transparents et permettant de maîtriser le risque. C’est un atout incomparable dans sa manche pour développer son patrimoine de manière efficace et sans y passer trop de temps. Alors lancez-vous !
Et pour accélérer encore plus et vous donner toutes les informations nécessaires pour investir avec sérénité, vous pouvez aussi vous appuyer sur la formation que j’ai créée.
Je vous souhaite le meilleur pour votre épargne … et surtout pour tout le reste !
Bonjour,
Merci pour votre bog et vos articles, toujours très intéressants à lire.
J’ai vu chez l’assurance vie Linxea Spirit 2 des fonds Vanguard Lifestrategy dans les unités de compte et je m’interroge sur ces fonds de fonds multi-actifs à bas coût. J’ai cru avoir visionné un entretien sur votre blog avec un représentant de Vanguard Europe il y avait quelques années qui parlait de l’introduction de ces fonds en Europe. Je ne trouve pas beaucoup d’articles de professionnels qui parlent de ces fonds, à moins que j’ai loupé un article chez vous. Prenez vous que ces fonds sont intéressants sur assurance vie ou CTO à long terme ?
Merci pour votre avis.
Cordialement.
Bonjour, je trouve aussi que ce sont des solutions très sympas oui !
Bonjour,
Vous ne vous trompez pas quand vous dites qu’il est préférable de passer un ordre à cours limité légèrement en dessous du prix de vente le plus bas quand on achète ? Sous le prix le plus bas il n’y a pas de vendeurs.
Bien à vous.
Bonjour,
Question un peu technique : est-ce que le TER (Total Expense Ratio) inclut forcément les frais de transaction de l’ETF ?
Par exemple, si l’on compare les deux ETF sur le S&P 500 suivants : IE00B3YCGJ38 (Invesco) et IE00B5BMR087 (iShares).
On remarque que le TER du tracker Invesco est de 0,05% tandis que celui d’iShares est de 0,07%.
En revanche, si l’on ouvre les Documents d’Informations Clés (DICI), on remarque également que les frais de transaction sont estimés à 0,04% pour Invesco et 0,02% pour iShares.
Ainsi, on pourrait penser que les frais de gestion plus élevés de l’ETF iShares sont justifiés par sa meilleure optimisation des frais de transaction. Est-ce réellement le cas ?
(En particulier, peut-être que la méthode de réplication de l’ETF Invesco, swap-based, est plus onéreuse que la full replication de l’ETF iShares ? Peut-être également que le volume très élevé de l’ETF iShares est un avantage ?)
Bien à vous,
Mopp
Je lis parfois qu’il y a une bulle sur les ETF. Mais si les ETF répliquent les cours du marché, ça pourrait signifier que l’ensemble du marché lui-même est en situation de bulle. Est-ce qu’il y a une logique dans mes propos ou bien est-ce que je n’ai décidément rien compris à comment ça fonctionne ? Merci par avance pour votre réponse.
Bonjour, en fait vous avez exactement compris le sujet … si il y a une bulle, cela ne peut être que celle du marché, et non des ETF …
Bonjour,
Bravo pour le site Internet, c’est une mine d’or qui m’a beaucoup aidé pour mes investissements.
Je souhaite investir dans des ETFs obligataires avec mon compte Titre (étant aujourd’hui faiblement imposé et moins de frais que les UCs).
Est ce possible d’acheter des ETFs qui achètent uniquement les nouvelles obligations d’états qui ont désormais des taux avantageux . Quand je regarde la composition des ETFs il y a beaucoup de vielles obligations à taux très faibles.
Merci,
Bonjour David, je vous remercie
Les anciennes obligations ont le même yield to maruity (mais pas le même coupon) que les nouvelles donc ce n’est pas grave
C’est un peu long à expliquer, je suis désolé (j’ai un module spécial dans la formation)
Bien à vous
Je tente une explication en quelques mots : leur coût sur le marché secondaire s’est déjà ajusté pour compenser le taux du coupon “trop faible”. En d’autres termes, elles s’échangent maintenant pour moins cher que le nominal.
Bonjour,
Quel est-sont le-les ETF que vous recommanderiez actuellement SVP ?
Merci par avance.
Bonjour, il n’y a pas de trackers mieux qu’un autre en ce moment. Il est important d’investir en bourse sur le long terme. Les ETF peuvent être négociés sur le court terme, mais ce n’est pas une idée particulièrement bonne.
Dans la formation je parle des ETF thématiques, dont on entend souvent parler aussi.
Bonjour,
Sommes nous propriétaire d’un ETF comme cela est le cas pour une action d’entreprise ?
Oui pour les vrais ETF. Certains appellent ETF des ETP qui ne sont pas vraiment des ETF. Notamment sur l’or.
Il faut tout de même faire attention aux assurances vie. Nous nous sommes pas propriétaires des fonds logés sur ces contrats, contrairement aux comptes titres (PEA et CTO)
qu’avons en choix d’ETF ISR et développement durable dans l’enveloppe PEA ?
Bonjour, je n’ai pas encore écrit d’article sur le blog à ce sujet, mais il y a un chapitre entier dans le livre “créer et piloter un portefeuille d’ETF”
Bonjour Pierre, ça y est j’ai écrit un article sur le sujet de l’ISR et de l’ESG. Sachez aussi que je fais un focus particuliers sur les instruments financiers dits éthiques dans la formation (modules Plus). N’hésitez pas à aller jeter un oeil dessus.
A quand un ETF indexé sur le Bitcoin ? :-)
Il y a déjà des ETN sortis sur le Bitcoin à la bourse de Stockholm, et vu que les future sont sortis aux Etats-Unis, les ETF devraient suivre relativement rapidement …