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KRACH BOURSIER : COMMENT SE PROTÉGER DES CHUTES DE LA BOURSE ?

Les krachs boursiers font peur aux investisseurs et même à ceux ne le sont pas encore. Bien que la bourse soit très rémunératrice à long terme, peu de gens investissent dans les actions et préfèrent le Livret A ou les fonds en euros. Une des raisons est qu’ils ont peur des chutes de la bourse, et surtout des grands krachs, comme on les appelle. Ils ne veulent pas perdre l’argent durement gagné et économisé.

Regardez même la une de ce journal financier pendant la crise boursière liée à l’épidémie du Coronavirus. La bourse a baissé de 20% en seulement une semaine et l’économie était pratiquement stoppée en raison du confinement.

Panique en bourse et l'économie à l'arrêt.
Panique en bourse et l’économie à l’arrêt

Pourtant il existe des techniques pour vivre mieux ces krachs boursiers et même peut-être les passer sans trop d’encombres !

Qu’est-ce qu’un krach boursier ?

Cependant, tout d’abord voyons ce qu’est un krach boursier.

Définition d’un krach boursier

Un krach boursier est une chute brutale et significative de la bourse. Le krach peut concerner les actions, mais aussi toutes les autres classes d’actif, telles que les obligations, l’or, ou le pétrole. Le krach peut être localisé sur une place financière ou généralisé à l’ensemble des marchés financiers mondiaux.

Quelle est l’ampleur d’un krach ?

Voilà, ce n’est pas plus compliqué que cela. Mais que signifie brutale ? Nous pouvons tenter de répondre à la question de deux manières :

  • Une chute brutale en tant que telle. On fixe alors arbitrairement un seuil, 20% 30% ou 50%. Cependant, cela dépendra de la perception des gens.
  • Une chute importante au regard des autres chutes. Le seuil définissant un krach serait alors par exemple “les 10 pires années de la bourse depuis 1900”.

Quelle est la fréquence des krachs boursiers ?

Pour déterminer si ces krachs arrivent fréquemment, faisons un peu d’histoire des marchés financiers, à la fois aux Etat-Unis et en France. Nous allons voir que les krachs ne sont pas si fréquents, mais qu’ils peuvent être brutaux.

Les krachs boursiers aux États-Unis depuis 1928

Le marché américain représente 50% du marché mondial et il donne le là sur les autres bourses. Commençons donc par étudier les chutes de la bourse aux États-Unis depuis 1928 soit sur un peu plus de 90 ans :

  • La bourse a baissé une seule fois de plus de 40% dans une année calendaire
  • 6 fois de plus de 20%
  • 11 fois de plus de 10%

Naturellement, la bourse peut baisser plusieurs années de suite. Cette fois-ci j’ai regardé les chutes par rapport au plus haut atteint et en prenant en compte l’inflation :

  • La bourse américaine a chuté d’un peu plus de 50% pendant la crise de 1929
  • Elle a chuté de 40% pendant la Deuxième Guerre mondiale
  • Elle a chuté de 50% pendant la crise pétrolière des années 1970, la crise des sociétés technologiques internet de l’an 2000 et presque de 50% pendant la crise de 2008

On peut donc dire qu’il y a eu 5 grands krachs sur les cent dernières années. Soit un krach tous les vingt ans. Cela ne veut pas dire que cela n’arrive pas, bien au contraire. Mais c’est tout de même un événement relativement rare.

Chutes de la bourse et krachs boursier
Les chutes de la bourse et les krachs boursiers aux Etats-Unis

Cependant, les krachs peuvent être réellement flash et ne pas être visible sur une année. Vous voyez ci-dessous une coupure de presse du New-York Times commentant le krach de 1987. Le Dow Jones a perdu plus de 20% en une seule journée. Le journal compare cette chute brutale du marché financier américain avec la crise de 1929. Et pourtant le S&P 500 a fini positif l’année à +2% (sans compter les dividendes) !

Le krach du Dow Jones de 198
Le krach du Dow Jones de 1987

Les plus grands krachs boursiers en France depuis 1970

Le graphique ci-dessous montre les baisses de la bourse de Paris de plus de 5%. Cela n’inclut pas les dividendes. Avec les dividendes les chutes seraient un peu moins brutales.

Chutes de la Bourse de Paris
Chutes de la Bourse de Paris

Depuis 1970, soit 50 ans, nous avons donc eu une chute de plus de 20% 5 fois.

Les plus grands krachs de la bourse de Paris :

  1. 2008 : -42%
  2. 2002 : -34%
  3. 1974 : -34%
  4. 1987 : -29%
  5. 1990 : -25%

Est-ce que la bourse remonte rapidement après un krach ?

C’est vrai que les chutes peuvent être très sévères, mais est-ce un problème si la bourse remonte rapidement ?

  • La bourse américaine a rattrapé la baisse de 1929 en 5 ans après une chute de 5 ans
  • La bourse a retrouvé son niveau de 1936 uniquement en 1945 soit 9 ans plus tard
  • La bourse a retrouvé son niveau de 1972 en 1984

Il y a eu bien sûr eu d’autres secousses sévères de la bourse telles que :

  • Le krach de 1987 (la bourse n’a même pas baissé sur l’année 1987, alors que l’indice S&P 500 a perdu plus de 20% en une seule journée)
  • La crise des pays asiatiques à la fin des années quatre-vingt-dix
  • La crise de l’euro en 2011

Mais force est de constater que cela a été finalement assez temporaire. Ce sont des mini-krachs.

C’est pour cela qu’il y a eu uniquement cinq vrais krachs profonds depuis un peu plus d’un siècle en réalité si on prend comme référence les États-Unis.

La meilleure technique pour se protéger des baisses de la bourse et des krachs

Il est très difficile de prévoir et d’annuler les effets d’un krach sur son portefeuille, cependant il est possible de limiter la casse en utilisant une technique simple et quasiment imparable : la diversification.

Avoir de nombreuses sociétés en portefeuille

La première chose à faire lorsque l’on veut réduire son risque, c’est de multiplier les lignes de son portefeuille. Ainsi vous répartissez le risque individuel de faire une grosse perte.

Il faut avoir au grand minimum vingt actions en portefeuille.

Avec les ETF, il est possible d’investir en quelques clics dans des centaines actions, et donc réduire grandement son risque.

Diversifier géographiquement réduit l’impact de certains krachs boursiers

Le deuxième type de diversification est la diversification géographique. Ce type de diversification ne va probablement pas faire éviter les vrais krachs de long terme. Cependant, il permettra de grandement réduire les soubresauts de la bourse.

À titre d’exemple, un investissement dans le CAC 40 aura perdu pratiquement 15% de sa valeur en 2011, lors de la crise grecque. En revanche, un portefeuille d’actions bien diversifié mondialement n’aura pratiquement pas perdu de valeur.

Investir progressivement

Il est très difficile de prévoir les hauts et les bas de la bourse. Une technique simple est d’investir constamment et de manière automatique. De cette manière, on achète haut et on achète bas.

Diversifier avec d’autres classes d’actifs est un bon moyen de réduire significativement l’impact d’un krach

Il faut aussi diversifier avec d’autres classes d’actifs. En effet, d’autres classes d’actifs telles que les obligations ou l’or, ont tendance à moins baisser, voire parfois à augmenter lors des krachs boursiers.

Ne pas regarder son portefeuille

Une technique étonnante et simple est tout simplement de ne pas s’occuper de son argent. On n’a même pas le temps de s’apercevoir que la bourse a baissé qu’elle a déjà remonté !

Dans la formation, je démontre que cette technique a plus d’impact que les techniques d’optimisation de portefeuille.

Les techniques pour prévoir les baisses des cours de bourse, voire les krachs

Il existe des méthodes très nombreuses, car c’est clairement l’attente principale des investisseurs, ne pas perdre d’argent. Déjà sur un plan théorique, on peut gagner beaucoup d’argent en bourse parce qu’on prend certaines formes de risque.

Voilà deux techniques qui me semblent dignes d’être étudiées de près, même si elles ne fonctionnent pas à tous les coups.

Éviter les marchés chers pour diminuer la probabilité de subir les krachs ?

C’est un peu le sens commun, il vaut mieux acheter ce qui est bon marché et éviter ce qui est trop cher. Les marchés chers ont plus de chance de baisser et même de subir des krachs.

Il existe des indicateurs pour identifier si un marché est cher, en voici deux :

  • La capitalisation boursière totale d’un pays divisé par son PIB. C’est un des ratios préférés de Warren Buffett.
  • Le CAPE (Cyclically Adjusted Price Earnings), un ratio inventé par le prix Nobel d’Économie 2013, Robert Shiller.

Cela étant, il faut vraiment faire attention à correctement manipuler ces ratios, comme je le montre dans l’article de ce blog “Ce n’est pas grave d’investir au plus haut”. En effet, ces ratios sont surtout utilisables pour sélectionner les marchés les plus porteurs plutôt que pour tenter de rentrer et sortir de la bourse.

Éviter les marchés qui baissent, grâce à l’effet Momentum ?

Comme vous le savez certainement, l’être humain aime faire comme ses congénères, c’est l’effet moutonnier. Ainsi, on aura parfois intérêt à aussi suivre la foule, et acheter quand ça monte et vendre quand cela baisse. En effet, ce qui a augmenté a de bonnes chances de continuer à augmenter et ce qui baisse a de bonnes chances de continuer à baisser. C’est ce que l’on appelle l’effet momentum.

Mais attention, c’est vrai sur certaines périodes d’analyse et complètement le contraire sur d’autres périodes !

À manipuler avec précaution.

Que faire lorsque la bourse chute ou que l’on prévoit un krach ?

Imaginons que l’on arrive à identifier à l’avance que la bourse va continuer à baisser. C’est peu probable, mais plaçons-nous dans cette hypothèse.

La mauvaise idée : les trackers short ou inverse

Il existe des ETF que l’on appelle short, beur ou inverse. Mais comme je l’explique dans cet article sur les ETF à effet de levier ou short, c’est souvent une mauvaise idée.

La bonne idée : baisser son allocation en actions

Il est souvent plus sage et moins cher de baisser son allocation en actions. C’est aussi nettement plus simple !

Conclusion

Chercher à prévoir le marché, et en particulier les krachs, est un jeu dangereux

Il faut savoir que tout le monde aimerait prévoir les baisses du marché, et surtout les krachs. Tout le monde aimerait pouvoir s’en prémunir facilement. Si c’était le cas, tout le monde le ferait. Et force est de constater que ce n’est absolument pas le cas.

D’ailleurs, comme disait le célèbre investisseur Peter Lynch :

Beaucoup plus d’argent a été perdu par les investisseurs en tentant de se préparer aux krachs, plutôt qu’à cause des krachs eux-mêmes.

Une des raisons pour lesquelles ce jeu est difficile est qu’il faut avoir raison deux fois :

  • Au moment où l’on sort du marché
  • Au moment où il faut re rentrer dans le marché

Si l’on cherche à vous vendre un produit, une solution ou une stratégie qui vous permet une performance très attrayante tout en réduisant significativement les risques, prenez garde.

Les livres pour mieux comprendre les crises économiques et les krachs boursiers

Ceux qui veulent aller plus loin pour comprendre les crises boursières pourront lire les deux livres suivants (en anglais) :

Ces livres, très bien documentés, permettent de remonter bien avant le XXe siècle. Car les bulles et crises financières ne datent pas d’hier. On pourra notamment citer :

  • La bulle des bulbes de tulipe en 1 636
  • La bulle de Compagnie de la Mer du Sud en 1 720

La formation sur les bonnes pratiques de développement de son patrimoine grâce à la gestion passive

Lorsque l’on investit, on a pour ambition de limiter les risques, et a minima de préserver son patrimoine. Dans la formation que j’ai créée, j’aborde naturellement ces sujets. Je détaille aussi la façon dont on peut utiliser au mieux les indicateurs de valorisation du marché et de momentum dont j’ai parlé plus haut.

La formation permet d’accélérer dans la compréhension de tous ces éléments, et de réduire significativement les erreurs qu’un épargnant peut faire. Cela permet d’investir avec une plus grande sérénité.

Sur ce, je vous souhaite le meilleur pour votre épargne … et surtout pour tout le reste.

Questions fréquentes

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19 commentaires

  1. bonjour Edouard, bravo pour vos 2 livres et ce blog très riche et réussi.
    je vais démarrer avec votre méthode et j’ai un capital de 50 ke à placer. Avec une bourse mondiale qui est au plus haut quelle stratégie gagnante adopter ?

    1. Bonjour, j’ai écrit de nombreuses choses sur ce sujet dont l’article “ce n’est pas grave d’investir au plus haut“. La bourse est très souvent au plus haut. Mais cela n’empêche pas d’y aller progressivement.
      Et spécifiquement dans le cas ou vous avez un capital de 50 K€ à placer. Cela veut dire que vous changer d’allocation (de profil de risque), et il y a des bonnes pratiques spécifiques dans le domaine, dont je parle dans mes différents contenus.

  2. Si on analyse la tulipomania, la bulle de la South Sea Company, 1929 ou les subprimes, il y a toujours un dénominateur commun : la psychologie des intervenants.

    Partant de ce postulat, il est possible d’utiliser des indicateurs basés sur la psychologie (indicateur de sentiment, ligne des avancées/déclins, écoulement de la monnaie, etc.). Utilisés à bon escient, ces indicateurs ont prédit tous les krachs boursiers depuis 1929… Je n’ai rien inventé, j’ai juste lu le bouquin d’un Trader/Journaliste des années 80 (Stan Weinstein).

    Bien à vous,
    Alexandre

    1. Tous les krachs boursiers depuis 1929 ?!! J’ai un peu de mal à le croire. Ceux qui l’utilisent doivent être immensément riches. Probablement plus que Bill Gates et Warren Buffett reunis ;-)
      Autant je vous rejoins sur le fait que l’effet psychologique est important force est de constater que presque personne n’arrive à anticiper les krachs (et à revenir correctement dans le marché)

      1. Je vous l’accorder, c’est difficile à croire mais avez vous regardé tous les krachs depuis 29 ? On y retrouve toujours les mêmes schémas (basés sur la psychologie des foules). Je ne vends rien mais si vous êtes curieux, je ne peux que vous conseiller d’acheter le bouquin sur Amazon (35€) et de backtester la quinzaine d’occurrences.

        Malheureusement, Warren Buffet ne peut pas liquider son empire en quelques jours/semaines. Mais un petit porteur et son PEA de quelques milliers/millions d’euros est beaucoup plus agile dans ce genre de situation.

        Alexandre

  3. Bonjour,
    Bravo pour votre site et vos livres.
    Quelle est votre source pour votre affirmation “La bourse américaine a rattrapé la baisse de 1929 en 5 ans après une chute de 5 ans” ?
    Merci

    1. Bonjour Renaud,
      J’ai fait des calculs sur la base des données de Damodaran, mais il y en a d’autres (Shiller, Fama & French …) … et attention c’est net d’inflation (et il y a eu de la déflation à l’époque)

      1. Merci pour votre réponse.
        Mais si je regarde le dow jones ou le SP 500 sur la période, je retrouve le niveau de l’indice avant le krak entre 1955 et 1960. Quelque chose m’échappe…

  4. Bonjour,
    J aimerai pouvoir diversifier mon portefeuille qui est actuellement 100% risque avec des fonds en euros dans mon PEA. Je ne trouve malheureusement peu ou pas d infos concernant des obligations. J ai bien vu que Lyxor vient de sortir un etf obligataire. Avez vous des suggestions ?

    Merci pour votre blog et le livre qui sont une mine d or.

  5. bonjour
    des idées pour diversifier le MSCI World dans le PEA? l’offre en obligations est quasiment absente. etf sectoriels inversement corrélés (utilities? or?)

  6. Vous proposez de “baisser son allocation en action” pour se protéger d’un krash. Or:

    C’est une mauvaise idée, les meilleures affaires se font précisément lors des krashs lorsque les actions sont en solde. Il faut augmenter son allocation en action lorsque leurs cours baissent ! La meilleure chose qu’un investisseur aurait pu faire en mars 2009, c’est précisément d’acheter des actions !! Au moment où le monde entier fuyait les actions. C’est la base de l’investissement passif et de la philosophie bogleheads que vous proposez par ailleurs sur le blog, du coup votre conseil est surprenant.

    1. Maxime V dit :

      Le conseil ici est de baisser son allocation en prévision d’un crash. Pas une fois qu’il s’est produit.

  7. Moralité, on continue d’invertir sur des etf de façon régulière et continue même si le marché est cher comme l’indique “l’indicateur Buffet”. Peut-on envisager de garder un réserve de trésorerie pour remettre au pot de façon plus massive quand la bourse est au plus bas ?

    1. Ca s’envisage, mais ce ne me semble pas être la meilleure pratique. C’est géré automatiquement au travers du concept de rééquilibrage.

  8. Jean-Luc from Belgium dit :

    La bulle de la mer du sud. 1920, vraiment?