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OPC (Organisme de Placement Collectif) – SICAV, FCP, ETF, …

OPC signifie Organisme de Placement Collectif. Ce sont des fonds d’investissement (dans des actions, des obligations, de l’immobilier, etc.) ouverts au public. Ils sont contrôlés par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF).

Selon l’AFG (Association Française de la gestion financière) il existe plus de 600 sociétés de gestion en France et 11 000 OPC. Aussi, l’épargnant français a accès à des OPC de droit étranger. Au total, il peut avoir accès à plus de 30 000 fonds.

Autant dire qu’il y a du choix. Cet article va vous aider à mieux comprendre.

Qu’est-ce qu’un OPC ?

Un OPC est un pool d’actifs (actions, obligations, immobilier) qui est proposé en parts à des investisseurs. Chaque épargnant possède donc un pourcentage de l’organisme.

L’OPC est piloté par un gérant qui va choisir dans quel actif investir en fonction d’un mandat clair.

L’OPC fournit un reporting régulier. L’épargnant peut donc clairement voir comment son argent est investi : dans quoi et avec quelles performances. Ce sont donc des structures assez transparentes, contrairement aux Hedge Funds par exemple. Cependant, un OPC peut être plus ou moins transparent.

Un peu d’histoire, depuis quand y a-t-il des fonds financiers ?

Le premier fonds diversifié accessible aux investisseurs sous forme de parts est apparu en 1774 aux Pays Bas. L’objectif premier de ce fonds était la diversification. Il investissait dans de nombreuses obligations internationales.

Le premier fonds de placement anglais est né en 1868, et il existe encore ! Le fonds s’appelle « Foreign & Colonial Investment Trust ». Il est coté à la bourse de Londres et en Nouvelle-Zélande.

Cependant l’industrie de la gestion d’actifs n’a réellement pris son essor qu’à partir des années 50 aux Etats-Unis. En 1970, il n’y avait que 350 fonds dans ce pays. Aujourd’hui, il y a 10 000 fonds (sans compter les Hedge Funds) aux États-Unis, et 120 000 dans le monde. Cela représente 50 000 milliards de dollars !

Le contrôle de l’Autorité des Marchés financiers

L’autorité des Marchés Financiers (AMF) contrôle que l’OPC respecte certaines règles, notamment en ce qui concerne la transparence des informations, que ce soit dans les documents réglementaires ou promotionnels.

Cela concerne les OPC de droit français. Les OPC étrangers sont contrôlés par les autorités locales. Il existe une sorte de “marché commun européen” des OPC, avec des règles communes.

Il est assez rare que les OPC domiciliés hors de l’Union Européenne respectent les réglementations françaises en matière de publication… par exemple, des documents en français ! Il est donc en général assez compliqué d’acheter des OPC de droit non européen.

L’AMF s’assure en particulier qu’il y ait un DICI (Document Clé pour l’Investisseur). Il s’agit d’un document qui explique de manière synthétique ce dans quoi l’OPC investit, son niveau de risque, et les différents types de frais (frais de gestion, frais d’entrée, frais de surperformance, etc.). C’est un document indispensable à lire avant tout investissement. Lisez-le !

Quels sont les avantages des OPC ?

Les OPC présentent de nombreux avantages, parmi lesquels :

  1. Cela permet d’investir en une fois dans un portefeuille financier diversifié. Cela a donc tendance à réduire le risque.
  2. L’épargnant n’a pas à se poser la question de la gestion de ses avoirs, elle est déléguée.
  3. Le gérant, professionnel de la finance, a moins de chance de faire d’erreurs qu’un épargnant moyen.

Les différentes formes d’OPC : OPCVM, FCP, SICAV, etc.

Les OPCVM (Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières)

Les OPCVM sont des fonds qui investissent en valeurs mobilières. Une valeur mobilière est un actif financier, tel que des actions ou des obligations. Ces fonds relèvent de la directive européenne UCITS IV (Undertakings for Collective Investments in Transferable Securities)

On distingue les SICAV (Société d’Investissement à Capital Variable) et les FCP (Fonds Commun de Placement).

Les SICAV

Une SICAV est une société. En achetant une part de ce fonds, l’épargnant devient actionnaire de cette société. Cette société est indépendante de la société de gestion qui l’a créée (et qui prélève des frais de gestion). Théoriquement, l’actionnaire peut s’exprimer sur la gestion de la société au sein des assemblées générales et/ou présenter sa candidature au conseil d’administration.

Une SICAV, comme son nom l’indique, est à capital variable. Cela veut dire que quand un épargnant achète de nouvelles parts, ces nouvelles parts sont créées. C’est ce que l’on appelle un fonds ouvert. Dans un fonds à capital fixe ou fonds dits fermés, lorsque l’on achète des parts, elles ne sont pas créées. Il faut les acheter à un autre investisseur. La grande majorité des fonds de placements européens sont des fonds ouverts. Certains fonds FIA, dont nous parlons juste en dessous, peuvent être des fonds fermés.

Les FCP

Les FCP sont une copropriété de valeurs mobilières qui émet des parts. Le porteur de parts ne dispose d’aucun des droits conférés à un actionnaire, comme le droit de vote.

Dans les faits il n’y a pas beaucoup de différence entre les SICAV et les fonds communs de placements.

Les FIA (Fonds d’Investissement Alternatif)

Les FIA sont aussi des fonds, mais ils relèvent d’une autre directive européenne, l’AIFM (Alternative Investment Fund Managers). Dans cette catégorie on peut trouver des fonds risqués, dits alternatifs, ou réservés aux professionnels, mais aussi des fonds d’épargne salariale, des FPCI (Fonds de Placement pour l’Innovation), des OPCI (Organismes de Placement Collectif Immobilier), les SCPI (Société Civile de Placement Immobilier) et bien d’autres types de fonds.

Comme je sais que le sujet des SCPI intéresse beaucoup de monde, je fais un petit focus sur le rôle de l’AMF vis-à-vis des SCPI (extrait du site de l’AMF)

À la différence des OPCI, l’AMF n’agrée pas les SCPI, mais intervient lorsqu’elles font une offre au public. Dans ce cas, le régulateur délivre un visa conformément aux dispositions de l’instruction DOC-2002-01. Ce visa atteste, notamment, que le document d’information destiné au public est complet, compréhensible et que les informations qu’il contient sont cohérentes (article L. 621-8-1 du code monétaire et financier).

AMF (Autorité des Marchés Financiers)

Les OPC actifs, les OPC passifs et les ETF (Exchange Traded Fund)

Fonds actifs et fonds passif

Les OPC actifs

Un fonds actif a pour objectif de dépasser l’indice boursier de référence décrit dans son mandat, par exemple, la moyenne des actions américaines. Il faut savoir qu’au final très peu de gérants de fonds actifs arrivent à dépasser leur indice de référence. De plus, il faut faire attention, car les fonds actifs peuvent en fait dévier (de manière plus ou moins transparente) de leur mandat. Cela ne facilite pas leur pilotage par les épargnants.

Les fonds passifs

Un fonds passif va avoir pour objectif de suivre le plus précisément l’indice boursier qu’il doit répliquer. On les appelle aussi des fonds indiciels. Cela présente de nombreux avantages. On sait par exemple très précisément ce dans quoi on investit. De plus, c’est une forme de gestion très peu chère, et donc très performante. Un fonds passif va dans la très grande majorité des cas être plus performant qu’un fonds actif.

Vous pouvez vous référer à cet article pour mieux comprendre les différences entre la gestion active et la gestion passive.

Les fonds classiques et les ETF (Exchange Traded Funds)

Les OPCVM classiques et leur réseau de distribution

Les fonds que j’appellerais classiques (ou historiques) sont distribués par les banques et les courtiers. Il en résulte que toutes les banques ne proposent pas toutes les OPC classiques et qu’elles doivent être rémunérées pour le travail de distribution qu’elles font. Le coût de distribution se répercute alors sur l’épargnant.

Les ETF (trackers) s’achètent en bourse

Les ETF, que l’on appelle aussi parfois des trackers, sont des fonds, comme les fonds classiques, qui peuvent être des SICAV et des FCP. Cependant, ils ne sont pas distribués par les banques et les courtiers, ils sont cotés en Bourse. On les achète comme une action. Les ETF sont tout simplement des OPC cotées en bourse. La cotation en bourse réduit grandement le coût de distribution. Aussi, les ETF sont souvent des fonds passifs. Ce blog, mes livres et les formations regorgent de contenus sur les ETF. Dans cet article, par exemple, j’explique pourquoi les ETF sont plus performants que les fonds classiques et dans quelle proportion (elle est très importante).

Ces instruments financiers sont nés dans les années 90 aux Etats-Unis, et ils sont de plus en plus utilisés à la fois par les investisseurs institutionnels et les particuliers.

OPC et Assurance Vie

Vous pouvez aussi acheter des OPC, que ce soit des fonds classiques ou des ETF dans une assurance vie. On appelle alors cela des Unités de Compte. Cela étant de nombreuses assurances vie ne proposent malheureusement pas d’ETF. Si vous vous intéressez aux meilleures assurances vie, n’hésitez pas à lire le grand comparatif des assurances vie que j’ai réalisé.

La performance des OPC (Organisme de Placement Collectif)

La performance des OPC dépend grandement de l’actif dans lequel elles investissent. Si vous investissez dans une OPC en actions américaines, alors la performance sera très certainement assez proche de l’indice de référence de la bourse américaine, en l’occurrence le S&P 500 (ou le NIKKEI pour le Japon).

Comme je le répète très souvent sur ce blog, même si la performance délivrée est nette de frais, les frais ont un impact significatif sur la performance. Plus les frais sont élevés moins les chances d’avoir une bonne performance sont élevées. Ceci est vrai pour tous les instruments financiers.

Par exemple, selon l’AMF, en 2017, la moyenne des frais totaux annuels des fonds d’actions, hors fonds « indiciels » et ETF, s’est établie à 1,90 % (2,27 % pour 334 fonds d’actions européennes et 2,16 % pour 151 fonds d’actions françaises).

Je vous souhaite le meilleur pour votre épargne … et surtout pour tout le reste.

Questions fréquentes

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13 commentaires

  1. David Henri dit :

    C’est bien de connaitre les performances des gestionnaires de fonds… Mais…
    j’aimerais connaitre aussi les “Intermédiaires” qui commercialisent ces fonds (Banques…) Les plus performants…

    Même en tapant le code ISIN d’un fond précis sur un site… On n’y arrive jamais.

    Quelle en est la raison?… Sicav concurrente?… On n’est pas là pour faire la promotion du produit concurrent?…

    A l’avance… Merci de votre réponse.
    Henri David

  2. Bonjour

    Savez-vous si les etc ou etn sont classés juridiquement comme des Opc ?
    Cela n’est pas très clair.
    Merci
    Cdt
    Mohamed

  3. Bonjour,
    Merci pour cette mine d’informations que vous offrez.
    Je viens de finir la lecture du livre “Épargnant 3.0” et j’entame “Créer et piloter un portefeuille d’ETF”.
    Merci encore !

  4. Bonjour Edouard,
    Merci pour cet article, une nouvelle fois très intéressant.
    Existe t’il a votre connaissance des fonds indiciels passifs diversifiés en Europe?
    L’équivalent par exemple des fonds tel que le Vanguard Balanced Index Fund aux Etats Unis.
    Ce fond réplique la performance d’un benchmark 60% action et 40% obligation pour 0.07%/an!
    Cela permets de ne pas avoir a faire soi-même de rebalancement, d’éviter tout bais comportementaux et frais de transactions.
    En Europe un tel fond pourrait même être capitalisant, ce qui en ferait une enveloppe d’investissement diversifiée et fiscalement très intéressante.
    Cordialement,
    BL

    1. Bonjour,
      Vous notez à juste titre l’intérêt de ce type de fonds. Même aux Etats-Unis ce n’est pas très développé, et en Europe cela n’existe pas à ma connaissance.
      Mais je suis persuadé que c’est une opportunité énorme pour la gestion passive.

  5. Jean-Yves dit :

    Bonjour, très bon article.
    Moi qui suis sans diplôme, je suis épaté par la clarté de vos textes, ceux-ci m’apprennent beaucoup.
    J’ai donc ouvert un PEA il y a quelque temps en investissant uniquement sur du MSCI world et du EM. Seulement j’ai repéré depuis quelque temps l’ OPCVM LU0099574567 Fidelity Global Technology. J’hésite à y mettre une ligne. Ma répartition serait alors de 79% MSCI world, 15% pays EM et 6% FGTechno.
    Selon vous, serait-ce judicieux ?
    D’avance merci
    Cordialement,

    1. Bonjour Jean-Yves, pourquoi voudriez vous prendre cette OPC ? Un investissement est judicieux surtout au regard des objectifs que l’on a et de l’avis que l’on se fait dont la bourse fonctionne. Les frais courant de cette OPC sont de 1,79%, plus les frais d’entrée (5,25% maximum), et non éligible au PEA …

      1. Jean-Yves dit :

        Veuillez m’excuser Édouard,
        A force de chercher dans la jungle des ETF en tout genre, j’en viens à en oublier la base. Je voulais intégrer un 3ème ETF avec un peu de « caractère » à mon portefeuille, mais je ne trouve pas. De ce fait je vais rester dans la diversité et la sagesse en y intégrant logiquement un petit pourcentage de small caps.
        Je suis désolé de vous avoir dérangé pour cela (j’ai honte).

        Cordialement,

        1. Aucun soucis, on est toujours dévié de ses objectifs, c’est humain. C’est pour cela que la psychologie est vraiment importante.

  6. Timmermans dit :

    Bonjour,
    Très bon article à nouveau, on y voit plus clair.
    Par contre concernant les ETFs, je sais que c’est le cheval de bataille de beaucoup d’experts en investissement, et cela me tente aussi d’en acquérir quelques-uns, mais s’ils sont réputés moins coûteux, je n’en vois jamais la preuve chez la plupart des courtiers en ligne et des banques.
    J’ai beau me renseigner sur les tarifs un peu partout, la plupart des frais pour les opérations d’achat et de vente tournent entre 7 et 8 euros, que ce soient des actions ou des ETFs. Dès lors en quoi sont-ils réellement moins chers ? Peut-être par rapport à l’acquisition de la somme des actions de leur indice ou dans le cas d’indices américains, je ne sais pas.
    Merci d’avance pour votre réponse et meilleurs voeux pour 2020.
    Adrien Timmermans

    1. Bonjour Adrien,
      En résumé -> Moins cher que les fonds traditionnels, et plus diversifiés que l’achat d’actions en direct.
      Bien à vous
      Edouard